Avis | Voici quelque chose dont les gouverneurs républicains du Sud ont peur

Comme le dit le sociologue Jack M. Bloom dans « Class, Race and the Civil Rights Movement »,

La défaite apparente du populisme et la privation du droit de vote des Noirs qui en a résulté ont également entraîné un sérieux revers pour ces Blancs. Beaucoup d’entre eux ont perdu le droit de vote. Ils étaient soumis aux conditions sévères de leurs employeurs et restaient sans syndicats pour contrer le pouvoir que conservaient les riches. Lorsqu’ils ont tenté de former des syndicats, ils ont constaté que la tradition de violence de la région s’est retournée contre eux.

La suprématie blanche a triomphé, mais tous les Blancs ne seront pas suprêmes.

Jim Crow n’a pas éradiqué l’action politique des Noirs ni effacé les conflits de classes entre Blancs. Néanmoins, il a établi un ordre hiérarchique de domination sociale et économique des propriétaires de la terre et du capital. Cela a également produit un monde de pauvreté et de désinvestissement, avec les usines démolies, les pistes couvertes d’herbe et les « cabanes blanchies à la chaux, toutes semblables, alignées près des champs de coton » de Robert Penn Warren.

C’est pour défendre ce monde que les élites politiques et économiques du Sud ont âprement résisté au mouvement syndical alors qu’il se développait à pas de géant dans les années 1930, soutenu par Franklin Roosevelt, Robert Wagner et le National Labor Relations Act. C’est pour défendre ce monde que ces mêmes élites se sont battues, avec succès, pour faire dérailler l’effort d’après-guerre du Congrès des organisations industrielles visant à organiser le Sud, l’Opération Dixie.

C’est pour défendre ce monde, comme le souligne l’historienne Katherine Rye Jewell dans « Dollars for Dixie : Business and the Transformation of Conservatism in the Twentieth Century », que les élites du Sud ont façonné le traditionalisme culturel, l’anti-New Dealisme et l’idéologie du libre marché. un nouveau mantra de « libre entreprise », censé s’opposer à un prétendu mouvement « d’éloignement de la responsabilité individuelle, des droits des États et de l’autonomie locale et communautaire », selon les termes du Conseil industriel des États du Sud, un groupe d’entreprises organisé en opposition à la vision de Roosevelt pour le pays.

Le travail organisé était, est et reste une menace existentielle pour les élites politiques et économiques d’une région dont le principal engagement est de maintenir une économie de travail à bas salaires dominée par les employeurs et l’ordre social qui en découle. Là où une génération précédente se plaignait du « communisme » du CIO, celle-ci met en garde contre le socialisme de l’UAW. « Ils se disent fièrement socialistes démocrates », indique le communiqué publié mardi par les gouverneurs républicains.

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