Au milieu des frappes aériennes et du conflit armé, les musiciens libanais expriment leur tristesse CTP TIMES

Parmi ses chansons les plus célèbres figure la chanson « Le Beirut », qui se traduit par « Pour Beyrouth ».

La chanson est une ode à la ville, à ses maisons, à la côte méditerranéenne, à l'arôme du pain et du jasmin. C'est aussi une chanson qui rappelle un chapitre douloureux et sombre de l'histoire du pays : la guerre civile dévastatrice de 1975-1990.

«C'est devenu un hymne. Un hymne très triste pour le peuple », déclare Danny Hajjar, un écrivain libanais qui couvre la musique et l'art dans le monde arabe.

« En réalité, cela ne se joue qu’en temps de crise. C'est un déclencheur pour beaucoup de gens maintenant. “Ils ne peuvent plus écouter cette chanson parce qu'ils savent que quelque chose ne va pas.”

Aujourd’hui, le peuple libanais est confronté à un nouveau moment de crise alors que le conflit au Moyen-Orient s’élargit.

Le Hezbollah libanais a commencé à tirer des roquettes sur Israël après les attaques du Hamas contre Israël en octobre dernier, conduisant à une intensification des combats entre Israël et le Hezbollah ces dernières semaines. Israël a lancé une attaque terrestre contre le sud du Liban et intensifié ses frappes aériennes. Plus de 1 500 Libanais, dont des civils, du personnel médical et des combattants du Hezbollah, ont été tués et plus d'un million de déplacés depuis la mi-septembre.

Depuis l’escalade du conflit au Liban ces dernières semaines, Hajjar tend la main aux musiciens libanais de la diaspora et du pays. Ils lui racontèrent comment ils avaient réagi à ce moment.

Ensemble d'arcs de sable/DEE

Sandy Bou Assy est une chanteuse pop et R&B libanaise qui se produit sous le nom de scène Dee.

Dee vit actuellement à Dubaï mais a de la famille au Liban et dit que le stress de regarder la guerre se dérouler de loin est épuisant.

« J'en suis arrivé au point où je ne savais même plus si je pouvais plus faire de la musique. “Cela paralyse chacune de vos pensées, chaque être”, a-t-il déclaré.

“Les gens disent, oui, l'art et la créativité et, vous savez, s'inspirent de votre douleur et l'utilisent comme un outil pour créer, mais quand la vie des gens est en jeu, quand vos parents, votre famille et votre pays sont en jeu, comment pouvez-vous vraiment vous exprimer ou pouvez-vous décider d’écrire à ce sujet ?

Fiéfer bleu

Blu Fiefer est un musicien et producteur libano-mexicain devenu célèbre avec la chanson « Sint el Ew », qui se traduit par « Year of Ew » en anglais.

La chanson est sortie en 2020 et résume une année incroyablement difficile au Liban alors que le pays lutte contre la crise économique et la crise actuelle. Une explosion dévastatrice s'est produite dans le port de Beyrouth.

Lorsque j'ai parlé à Hajjar début octobre, Blue Phifer était toujours à Beyrouth et a déclaré que la guerre en cours avait mis un frein à sa créativité.

« Honnêtement, j'ai peur d'aller à une séance et de mettre des écouteurs et peut-être d'entendre une explosion près de moi ou de mettre mon téléphone en mode silencieux s'il y a des nouvelles ou quelque chose dont j'ai besoin. Soyez conscient », a-t-il déclaré.

« Nous essayons simplement d'être extrêmement vigilants. La possibilité de se débrancher et d’aller dans un endroit sensé et créatif semble donc très lointaine en ce moment.

ALLONS-Y

Le rappeur libanais HADI est connu pour ses paroles acérées. Son style provocateur se retrouve clairement sur son premier album. Al-Sadd 8 Il dit qu'il rappe sur la résistance, le thème principal de ses paroles.

« Peut-être que toute la musique n’est pas basée sur la critique ou que toute la musique n’est pas basée sur l’opposition. Mais pour moi, en ce qui concerne ce que j’écoute ou apprécie ou ce que je considère comme de l’art précieux, le statu quo a toujours été un problème.

HADI vient du sud du Liban. Cependant, en raison de l'intensification des combats dans cette partie du pays, lui et sa famille ont fui vers Beyrouth.

« Je ne suis pas sûre de ce que je vis, donc je suis toujours ambivalente », dit-elle. « En pleine guerre, je me sens soit très en colère, soit très drôle. Je n’ai encore rien traité.

Talia Lahoud

Talia Lahoud est une auteure-compositrice-interprète qui crée de la musique en anglais et en arabe.

Il est actuellement à Beyrouth et a réussi à sortir une nouvelle chanson intitulée « 3allisawtak » ou « Élevez votre son » malgré la guerre.

Lahoud dit que la chanson a été écrite à l'origine en solidarité avec les Palestiniens. Cependant, étant donné l'extension de la guerre au Liban, la dédicace de la chanson a été élargie.

Annonçant la sortie de la chanson sur Instagram, il a écrit : « Au Liban, à la Palestine et à tous les pays déchirés par la guerre du Moyen-Orient. Ma chanson « 3allı shovtak » est officiellement la vôtre.

La version audio de cette histoire a été soumise par Scott Detrow, produite par Megan Lim et éditée par Adam Raney.